Au milieu des sorties et des annonces de films Marvel et autres blockbusters américains, vous n’avez probablement pas entendu parler de ce film, Eighth Grade qui est pourtant le carton indépendant américain de 2018/2019. Il a été projeté pour la première fois lors du Sundance Festival en 2018, festival incontournable pour les films d’auteur outre-Atlantique. Si la performance de la jeune actrice Elsie Fisher a retenu l’attention, c’est surtout le thème qui a fait forte impression auprès du public : les adolescents, leurs rapports aux réseaux sociaux et l’influence sur leurs rapports sociaux. C’est un sujet souvent mal compris par les adultes, sauf qu’ici le film prend le point de vue de l’adolescente.
Une popularité quantifiable
La popularité à l’école tient une place importante à l’âge de l’adolescence, quel que soit le pays. Il existe des tas de films sur le sujet souvent sous l’angle comique de Mean Girls de Mark Waters aux Beaux gosses de Riad Sattouf. Ce qui a changé durant ces dernières années, c’est que cette popularité est quantifiable par le nombre de likes, de vues, de followers… Comme beaucoup d’ado, Kayla le personnage principale, veut être populaire et pour cela, elle souhaite devenir influenceuse. Comme le rappelle justement 1&1 IONOS dans l’un de ses articles, les influenceurs sont quelque part responsables en donnant des conseils à leur public. Alors tous les jours, devant sa caméra, Kayla donne des conseils aux autres adolescentes pour leur vie quotidienne, mais l’on comprend vite que la jeune fille est mal dans sa peau et loin d’être populaire. C’est ainsi que le film questionne la double vie à laquelle pousse les réseaux sociaux et surtout leur impact à l’âge de l’adolescence.
Un constat sans être une critique des réseaux sociaux
Bo Burnham, réalise son premier film à l’âge de 28 ans et c’est peut-être la force du film puisqu’il ne juge pas les réseaux sociaux mais fait simplement le constat de la double vie que sont obligés de jouer ceux qui veulent devenir influenceurs. Il faut être fort et plein d’assurance devant la caméra, mais ce n’est pas toujours le cas dans la vraie vie. C’est déjà très dur pour des adultes, alors des adolescents sont-ils parés pour cela ? C’est la question que pose Burnham est peignant le quotidien de Kayla qui a déjà forte à faire avec son quotidien classique d’adolescente : premiers crushs, relation avec son père…
Quelle attitude porter sur la question ?
Vous avez des enfants ? Ils sont ados ou vont le devenir, alors vous serez vite confronté au problème. Le film a beau être très réussi, il ne vous apportera pas de réponse magique. Il révèle néanmoins que si certains adolescents jouent aux influenceurs et si les réseaux sociaux peuvent avoir un vrai impact sur la vie des ados, ils n’en restent pas moins des ados avec les mêmes problèmes que vous avez pu connaitre. Il faut donc avant tout les accompagner à traverser les problèmes inhérents à leur âge et les prévenir des risques des réseaux sociaux. Les adultes d’aujourd’hui maitrisent souvent les codes de Facebook, Instagram, YouTube et peuvent donc peut-être mieux appréhender la question, mais dans tous les cas, le rapport ado-parent restera toujours particulier.
Eighth Grade est un film réussi, touchant sans faire dans le mélo. Il est sorti en Belgique en février mais n’a pas encore de distributeur en France, mais ce n’est qu’une question de temps, guettez sa sortie.