La Nuit Nanarland, la nuit des fous de films (génialement) ratés

la nuit nanarland

Samedi dernier, Gentleman Moderne, s’est installé dans les fauteuils du Grand Rex à Paris pour une nuit blanche assez spéciale, la nuit Nanarland.

La nuit Nanarland

Pendant plus d’un tour complet d’horloge (de 20h à près de 8h du mat), j’ai regardé des films, essayé de répondre à des quizz, rigolé, lutté contre les ravages de la fatigue et applaudi à tout rompre. Maintenant que j’ai récupéré mon sommeil en retard, je vous raconte !

Première étape… rejoindre sa place au Grand Rex. Un signe qui ne trompe pas : la foule énorme qui remonte sur une longue rue. [1730 spectateurs, et ouais !] Plein plein plein de barbus, des propriétaires de tee-shirts rigolos, des couples, des bandes de potes, des jeunes, des moins jeunes. Et ça rigole déjà dans la queue.

Mais qu’est-ce qui réunit tout ce monde ? Les Nanars. Pour la faire courte, ce sont ces films ratés et tellement nuls… qu’on se marre en les regardant. C’est tout le charme. Nuls, d’accord, mais à pleurer de rire !

Bien installés (il faut, la nuit sera longue), on applaudi Jean-François Rauger, le directeur de la programmation, les membres de l’équipe de Nanarland et de Tanzi distribution. Les compères se sont débrouillés pour dénicher des pépites de bizarre, de fou et de drôlissime.

C’est parti pour la soirée : bandes-annonces en tout genre (SF, action, érotique…), 4 longs-métrages, des extraits de films, quizz et cuts de l’équipe Nanarland.

Parlons des films justement !

Le premier : Karaté contra mafia de Ramon Saldias (1980, Espagne)

Le 1er film de kung-fu complètement espagnol, faut avouer que ça envoie du lourd ! Tourné en très peu de temps aux îles Canaries, le film tente de faire croire qu’il se déroule à Hong Kong.
Un jeune marin nommé Lai Cho se retrouve impliqué dans un traffic de diamants. Il tente donc de prouver son innocence tout en luttant contre les sbires à cagoule du parrain du coin et en échappant aux membres crétins de la police locale.
Alors que dire… c’est une pépite de nanar : Les acteurs sont tout sauf crédibles, l’intrigue est téléphonée, les quelques figurants asiatiques ont l’air de se demander ce qu’ils fabriquent dans cette histoire et les scènes de combat sont tellement ridicules que toute la salle s’est prise d’une folle affection pour l’un des ennemis du héros. Des scènes inutilement longues, un héros qui se cache derrière sa main (et ça passe !) ou jette sa veste AVANT d’être attaqué. Ah et oui… c’est aussi le festival des cravates moches.
On a eu la chance de rencontrer le réalisateur, ravi d’être présent sur scène. Et bien, croyez-le ou non, il a eu droit à une standing ovation !

La bande-annonce :

https://www.youtube.com/watch?v=DT-i8rOUhXI

Après une pause salvatrice (Il y avait du café à disposition ! Mes héros !) nous avons découvert le film suivant..

Le second : Samourai Cop d’Amir Shervan (1991 – Etats-Unis)

Ce film est de loin mon préféré de la soirée… Il paraitrait même que ce serait le mètre étalon du nanar.
Joe Marshall est donc le Samuraï Cop. Entre deux belles blondes, il s’attaque au démantelement d’un réseau de mafiosos. Tout cela, sa longue crinière au vent (tantôt ses vrais cheveux, tantôt une perruque… parfois même dans la même scène !) et son sympathique coéquipier évidemment black et toujours le mot pour rire à proximité.
Tout est raté, étrange. Même les éléments du décor ont fait rire la salle ! Et l’acteur principal, Matt Hannon, roule des mécaniques, surjoue, surjoue, surjoue… vraiment un film comique malgré lui. Une pépite à découvrir !

La bande-annonce :

Le 3ème film de la soirée : Commissaire X : halte au LSD de Rudolf Zehetgruber (1967 Allemagne)

Je dois pour celui-ci me fier au résumé des copains… à plus de 4 heures du mat, j’avoue avoir piqué un roupillon inopiné au milieu du film. Il raconte une histoire à la 007, des espions, des ennuis, des jolies filles.
Un agent d’Interpol se retrouve à Istanbul en possession d’une mallette remplie de LSD. Pas de bol, elle est volée. Coup de bol, le Commissaire X vient prêter main forte.
Ce film, ou du moins ce que j’en ai vu, était très étrange. A noter que le réalisateur s’était réservé un personnage peu commun : Germain, qui revient régulièrement dans le film, mais pas toujours sous forme humaine…
A se demander qui en a trop pris…

La bande-annonce :

Ouch, c’est le matin, et on entame seulement le dernier film de la nuit…

Le dernier film : Le dernier Dragon de Michael Schultz (1985 – Etats Unis)

Comme le titre le suggère, nous voici dans un univers où le kung fu est à l’honneur. Leroy Green est un jeune Black passionné par Bruce Lee (mais genre, vraiment passionné). Il est déjà très très fort, mais… le « rayonnement suprême » ne lui sera accordé que s’il affronte le dernier dragon, à savoir Sauvage, Le Shogun de Harlem.
La sortie américaine a été un tel couac que le distributeur français a eu ce coup de génie : faire doubler les acteurs par les voix du Muppet Show et des Looney Toons. Et ça marche ! Les dialogues sont incroyables. Parfois.. ça ne veut tout simplement plus rien dire. On ne sait plus trop si c’est nous qui sommes fatigués ou si c’est les répliques qui deviennent géniales.

La bande-annonce :

Retour à la lumière (naturelle)
Plus de 8h du matin. Il fait jour dehors, les gens ont l’air normal…
J’ai encore le cerveau farci de bandes-annonces de films monstrueusement foireux, de rires, de répliques, de combats acharnés à l’applaudimètre (quand en plein de milieu de la nuit, on a dû élire le meilleur doubleur d’une scène de film de guerre), de titres de nanars dont on n’a vu que des extraits mais qui promettent le pire et de la (super) bonne ambiance qui régnait là 🙂

La date est déjà fixée pour l’année prochaine. 23 septembre 2017.

On y va ?

Voir le site Nanarland.com.

 

Pour se la péter en société (niveau facile) : ne pas confondre un navet (au mieux un légume, au pire un film tellement nul… ben rien, il reste nul et ennuyeux) avec un nanar (dont la nullité est telle qu’il devient sympathique).
Pour se la péter en société (niveau intermédiaire) : Nanarland sort (très bientôt) un nouveau format en partenariat avec Arte Creative, dont nous avons vu un avant-goût. Affaire à suivre, affaire à suivre ! Avis aux cinéphiles.

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Ju Gigi
Une curieuse capable d'enchaîner les questions les plus improbables, droguée au café (noir, noir, noir, j'ai déjà dit que j'aimais mon café noir ?) et au gingembre confit, qui étire ses heures de temps libre et dilapide ses économies entre les bars, expositions, gourmandises et distractions de la Capitale. Encore trop récemment Parisienne pour en être blasée, j'aime la littérature, le cinéma, le sport (toujours avec modération), les voyages sac-à-dos, les gros mots et les geekeries. Mes friandises préférées sont les rouleaux de réglisse, les études idiotes et les anecdotes totalement inutiles.

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