Blade Runner fait indubitablement parti de ces films qui ont marqué une époque, mais aussi l’histoire de cinéma. Trois années après avoir influencé à jamais le monde de la science fiction au cinéma avec Alien, Ridley Scott offrait à nouveau une oeuvre majeure. Alors qu’Hollywood produit plus que jamais des suites, remakes et reboots à la qualité souvent discutable, l’arrivée de Blade Runner 2049 effrayait autant qu’elle intriguait. Finalement que vaut cette suite ? Réponse dans la critique.
Blade Runner 2049, la critique !
En 2049, la société est fragilisée par les nombreuses tensions entre les humains et leurs esclaves créés par bioingénierie. L’officier K est un Blade Runner : il fait partie d’une force d’intervention d’élite chargée de trouver et d’éliminer ceux qui n’obéissent pas aux ordres des humains. Lorsqu’il découvre un secret enfoui depuis longtemps et capable de changer le monde, les plus hautes instances décident que c’est à son tour d’être traqué et éliminé. Son seul espoir est de retrouver Rick Deckard, un ancien Blade Runner qui a disparu depuis des décennies…
Voilà donc le point de départ de ce Blade Runner 2049, réalisé par Denis Villeneuve (Premier contact, Prisonners, Sicario). Des qualités 2049 n’en manque pas et à l’instar du premier opus, le film de Denis Villeneuve peut se targuer de nous offrir une oeuvre de science fiction majeure. Si l’histoire est finalement assez simple, ce sont les thèmes abordés qui sont finalement bien plus importants. Le réalisateur tisse tout du long une relation entre l’organique et le minéral. L’humanité, le désir, l’esclavage, la vie, l’empathie sont au centre de cette histoire. En nous montrant des réplicants éprouvant des émotions que les protagonistes humains semblent avoir enterrés depuis bien longtemps. C’est précisément à ce niveau que le long métrage impressionne, car à aucun moment Villeneuve tombe dans le piège du manichéisme qui lui tendait les bras. Provoquant ainsi chez le spectateur un questionnement permanent.
Évidemment, pour retranscrire de tels sujets, de tels questionnements, il fallait un casting capable de porter le film et encore une fois cette suite frappe fort. On retrouve Ryan Gosling dans le rôle de K traquant froidement les réplicants au début du film, mais devenant bien plus nuancé par la suite. Un simple changement de regard, une main tremblotante, une émotion ressentie, un doute qui s’immisce Ryan Gosling prouve à nouveau qu’il est un acteur talentueux, mais surtout qu’il fait partie des acteurs ayant une vraie gueule de cinéma. Autour de K gravite des personnages tout aussi contrastés notamment Joi incarnée par Ana de Armas qui offre une romance entre son personnage et celui de K. Villeneuve en profite pour nous offrir une scène de sexe comme nous en avions jamais vu auparavant, aussi touchante que perturbante. Harrison Ford fait son retour sous les traits de Deckard, s’il fait assez bien le job, il n’apparaît toutefois pas assez longtemps pour livrer une performance marquante. Leger bémol sur le personnage incarné par Jared Leto. Pas inintéressant, mais clairement un poil en dessous du reste de l’équipe et finalement bien moins nuancé.
Visuellement, le film de Villeneuve en met plein la vue. Il sera probablement difficile d’oublier de sitôt la mise en scène de Blade Runner 2049. Que ce soit l’univers du film ou les plans proposés par le canadien, le film s’impose comme une oeuvre de science fiction qui restera gravée au fer rouge. Evidemment, une partie du mérite est à attribuer à Roger Deakins qui fait un travail sur la lumière formidable. Tout est travaillé au millimètre près avec une précision chirurgicale très fortement influencé par l’art picturale. On restera la plupart du temps bouche-bée par les compositions qui déroulent sous nos yeux. Un visage, un bâtiment, un arbre, tout est en constante confrontations avec les personnages.
Le réalisateur canadien maitrise son sujet de bout en bout et ne tombe jamais dans le piège de la nostalgie. Blade Runner 2049 est une vraie suite, reprenant l’univers créé en 1982 il l’enrichit et propose son film né de ses propres interprétations. Le réalisateur ne joue pas avec une madeleine de Proust en permanence. Malgré ces deux heures et quarante-trois minutes, le film du canadien ne souffre jamais de longueurs et prends le temps de faire les choses correctement. Tout comme le film de Ridley Scott, Blade Runner 2049 reste contemplatif, mais ne plonge jamais le film dans un état de stase.
[wc_box color= »secondary » text_align= »left » margin_top= » » margin_bottom= » » class= » »]