Alors que DC Comics et la Warner ont bien du mal à lancer leur univers partagé après un Batman V Superman et un Suicide Squad qui n’avait pas convaincu la presse et divisé les spectateurs, Wonder Woman était attendu au tournant. C’est donc le premier film mettant en vedette une super-héroïne qui a la lourde tache de remettre le DCEU (l’univers partagé DC) dans le droit chemin. Que vaut Wonder Woman ? Réponse dans la critique.
Wonder Woman, la critique
C’était avant qu’elle ne devienne Wonder Woman, à l’époque où elle était encore Diana, princesse des Amazones et combattante invincible. Un jour, un pilote américain s’écrase sur l’île paradisiaque où elle vit, à l’abri des fracas du monde. Lorsqu’il lui raconte qu’une guerre terrible fait rage à l’autre bout de la planète, Diana quitte son havre de paix, convaincue qu’elle doit enrayer la menace. En s’alliant aux hommes dans un combat destiné à mettre fin à la guerre, Diana découvrira toute l’étendue de ses pouvoirs… et son véritable destin.
On avait laissé Diana Prince en compagnie de Bruce Wayne dans Batman vs Superman, mais Wonder Woman ne poursuit pas cette histoire puisque le film raconte les débuts de l’héroïne. Réalisé par Patty Jenkins (Monster), Wonder Woman est donc non seulement le premier film de super-héros moderne à se concentrer sur une super-héroïne, mais c’est aussi le premier film de super-héros réalisé par une femme. Un détail important puisque le long métrage s’attarde assez fortement sur la place des femmes durant la première guerre mondiale ou de manière globale. Cela est mis en avant dans le film par les interactions de l’amazone avec la gente masculine et nous offre quelques dialogues et répliques cinglantes savoureuses portées par une Gal Gadot en grande forme. En termes d’histoire, Wonder Woman est un film très classique et une origin story sans réelle surprise ou prise de risque. Le tout étant assez prévisible puisque l’on devine assez facilement les ficelles du film et ce qui est amené à se produire.
En revanche, là où le film de Patty Jenkins se démarque de tout ce qui a pu être fait en terme de film de super-héros, c’est au niveau de la création d’une véritable femme forte à laquelle pourront s’identifier les femmes et les hommes. Durant les deux heures et quelques minutes que dure le film, la réalisatrice réussie à créer une héroïne bad-ass, intelligente, humaine, touchante et incroyablement belle, mais jamais réduit à un physique. Car, oui qu’on se le dise le film est girl power, mais ne fait jamais l’erreur de simplement pointer du doigt les méchants hommes qui ne respectent pas la femme. La réalisatrice a eu la finesse de dépeindre au travers du personnage de Diana de vrais problèmes de société qui malgré l’époque du film restent toujours autant d’actualité. C’est notamment grâce à des dialogues suffisamment bien écrits que les messages passent. Sa relation avec Steven incarné par Chris Pine (Star Trek) est une réussite. Bon nombre de long métrage serait tombé dans le sur-romantisme, Patty Jenkins réussi une nouvelle fois à prouver que l’on peut créer des romances en restant simple. Les deux personnages vont évoluer chacun grâce à l’autre et ainsi progressivement, Diana qui est un personnage assez naïf au début du film va voir son regard changer sur l’humanité. La dynamique entre Gal Gadot et Chris pine est excellente et porte le film tant les deux acteurs ont une complicité qui crève l’écran. Globalement, les personnages du film sont plutôt réussis. L’escouade qui accompagne L’héroïne, composé de Eugene Brave Rock, Saïd Taghmaoui et Ewem Bremner, est assez touchante et sert le propos du film même s’ils manquent de développement. Malheureusement, encore une fois c’est le grand méchant de l’histoire qui vient ternir le tableau puisqu’il ne marquera pas les esprits et à l’inverse de beaucoup de points du film, il tombe dans la caricature du méchant classique. Heureusement pour le film, l’aventure de Diana et les personnages qu’elle rencontre sont suffisamment intéressants pour que ce défaut ne gâche rien au film.
Les précédentes productionsDC avaient eu du mal à trouver l’équilibre entre action, humour et moments d’émotion, mais Wonder Woman ne tombe pas dans le piège et propose un cocktail bien plus équilibré que ses prédécesseurs malgré quelques longueurs. Ainsi la réalisatrice nous offres quelques séquences d’actions, mais toutes parfaitement maîtrisés et totalement jouissives qui mettent superbement en valeur l’amazone et ses différents pouvoirs avec des effets spéciaux très réussis. Visuellement le film est assez riche et est marqué par une patte et une esthétique parfois proche de celle de Snyder. Le film contient bien plus d’humour que les autres productions de la maison, mais n’ayez craintes, Wonder Woman ne tombe pas dans la comédie puisque les quelques blagues sont bien dosées et toujours drôles. Quand l’action et l’humour laissent la place à l’émotion c’est également une réussite puisque l’on s’attache vraiment aux personnages et la naïveté de Diana touche directement notre sensibilité de spectateur d’autant plus que le cadre de la première guerre mondial permet de jouer sur l’émotion. On peut toutefois reprocher au long métrage de nous proposer une bataille finale assez peu convaincante sentant le réchauffé. On pardonnera moins facilement le film de Patty Jenkins sur son final très décevant porté par une morale et un message très maladroit qui font passer les bisounours pour un monde cruel tant ce final est d’une naïveté gênante.
On s’y attendait, mais les compostions du film sont très bonnes. Le thème de l’amazone entendu dans Batman vs Superman est évidemment repris, et le reste des compositions s’intègrent parfaitement dans l’univers du film et réjouiront vos oreilles durant deux heures.
[wc_box color= »secondary » text_align= »left » margin_top= » » margin_bottom= » » class= » »]