Alors rien que pour cette année 2019: en mars Captain Marvel, en avril Avengers : Endgame et ce début juillet Spider-Man : Far From Home… en quatre mois, excusez du peu ! Et quand nous sommes à peine remis de la dernière scène post-générique du Endgame et des coups de marteau de Tony Stark forgeant son armure (ô percutante nostalgie…). Marvel remet le couvert pour une nouvelle série de film. Et avec ce dernier opus de l’homme-araignée, le studio évite sagement l’usure mais pas la sensation de déjà-vu.
La bande annonce :
Critique sans spoilers
Ce Spider-Man fait son taf, celui de nous emporter et faire que les deux heures de sa durée passent sans nous ennuyer. Mais sans non plus nous impressionner. Certes, les effets sont là et toujours émerveillent, les scènes s’enchaînent et l’humour est présent. Sur la forme, rien à redire : le visuel est magnifique.
Mais quid de la pierre angulaire de tout ce spectacle, c’est à dire le scénario? Pas mauvais, mais pas exceptionnel. Peut-être sommes-nous devenus trop « marvelisés » après plus de dix ans et plus de vingt films, car nous voyons arriver de loin les rouages, ressorts et détournements scénaristiques de cette belle mécanique, car déjà utilisés et ré-utilisés dans les précédents films, comme la machinerie de cordes et poulies d’un théâtre derrière le décor. C’est sûrement sur ce point que l’usure se ressent. Ainsi devine-t-on facilement la structure du film, quelques jolies scènes d’actions pour préparer la grande scène d’action finale qui sera bien évidemment celle de l’ultime confrontation du héros contre le méchant. Tout comme nous devinons que Mysterio n’est pas celui qu’il prétend, et ses intentions premières se pressentent dès lors que Peter Parker reçoit un certain objet en héritage de Tony Stark qui est trop important pour n’être qu’anecdotique. Et puis, pour ne pas faire les difficiles, nous ne relèverons pas les petites incohérences qui, elles, ne sont qu’anecdotiques.
Tom Holland aussi fait ton taf, très à l’aise dans les gaines de Spider Man sans que sa naïveté répétée ne le rende énervant. Après tout, c’est un adolescent avec sa maladresse qui le rend attachant, pas un adolescent énervant qui se prend pour un grand. En méchant, pourtant un élément devenu important dans les films de super-héros, Jake Gyllenhaal ne convainc pas faute à un personnage suffisamment creusé et à un jeu un peu trop forcé. Alors certes, certains diront que les villains de Spider-Man ne valent pas la psychologie de ceux de son homologue Batman (ne sont-ils pas pour beaucoup de gentils savants devenus fous suite à leur expérience ratée, à l’instar du Bouffon Vert, du Lézard, de Docteur Octopus ?… pour ne citer qu’eux, et pourtant les plus importants de la mythologie de l’homme-araignée). Alors nous leur répondrons que le Vautour-Michael Keaton du Spider-Man précédent, Homecoming, avait réussi à faire de son méchant un personnage pas manichéen et somme toute très crédible par rapport au comics dont il était issu.
Spider Man plaira aux adolescents dont c’est le premier public ciblé car de ce côté, parfait ! Le film ressemble à ce qu’il se présente, dans les graphismes, les couleurs et le montage, la B.O. et la galerie stéréotypée d’ados de tout genre et de toutes personnalités. Les amateurs de Marvel que nous sommes le regarderont sans déplaisir mais l’oublierons une fois sortis de la salle. Pas le meilleur Marvel, faute à trop et trop fréquemment de Marvel.
Critique « la même avec spoilers » (surtout pour justifier nos arguments précédents )
Alors rien que pour cette année 2019: en mars Captain Marvel, en avril Avengers : Endgame et ce début juillet Spider-Man : Far From Home… en quatre mois, excusez du peu ! Et quand nous sommes à peine remis de la dernière scène post-générique du Endgame et des coups de marteau de Tony Stark forgeant son armure (ô percutante nostalgie…). Marvel remet le couvert pour une nouvelle série de film. Et avec ce dernier opus de l’homme-araignée, le studio évite sagement l’usure mais pas la sensation de déjà-vu.
Ce Spider-Man fait son taf, celui de nous emporter et faire que les deux heures de sa durée passent sans nous ennuyer. Mais sans non plus nous impressionner. Certes, les effets sont là et toujours émerveillent, les scènes s’enchaînent et l’humour est présent. Sur la forme, rien à redire : le visuel est magnifique. Les scènes holographiques où Mysterio cherche à désorienter la « petite antenne » de Spider-Parker sont magnifiques, on est pris dans cette toile infernale et ce délire paranoïaque – mention à la micro-scène d’Iron Man sortant de sa tombe tel un zombie.
Mais quid de la pierre angulaire de tout ce spectacle, c’est à dire le scénario? Pas mauvais, mais pas exceptionnel. Peut-être sommes-nous devenus trop « marvelisés » après plus de dix ans et plus de vingt films, car nous voyons arriver de loin les rouages, ressorts et détournements scénaristiques de cette belle mécanique, car déjà utilisés et ré-utilisés dans les précédents films, comme la machinerie de cordes et poulies d’un théâtre derrière le décor. C’est sûrement sur ce point que l’usure se ressent. Ainsi devine-t-on facilement la structure du film, quelques jolies scènes d’actions pour préparer la grande scène d’action finale qui sera bien évidemment celle de l’ultime confrontation du héros contre le méchant. Tout comme nous devinons que Mysterio n’est pas celui qu’il prétend, et ses intentions premières se pressentent dès lors que Peter Parker reçoit en héritage de Tony Stark ses lunettes donnant accès à sa base de données, un objet trop important pour n’être qu’anecdotique. Et puis, sans toutes les énumérer, nous avons remarqué quelques petites incohérences qui, elles, ne sont qu’anecdotiques (quand même… Peter Parker ne voulant surtout pas que l’on devine son identité, se rend avec son nouveau copain Mysterio dans un bar prendre un verre, les deux en costumes mais sans leur masque, entourés de personnes ne les calculant pas, tranquilles à siroter leurs cocktails après que leur ville ait été frappée d’une semi-apocalypse… même « fake », la scène est terriblement maladroite aussi bien dans le fond que dans la forme).
Tom Holland aussi fait ton taf, très à l’aise dans les gaines de Spider Man sans que sa naïveté répétée ne le rende énervant. Après tout, c’est un adolescent avec sa maladresse qui le rend attachant, pas un adolescent énervant qui se prend pour un grand. En méchant, pourtant un élément devenu important dans les films de super-héros, Jake Gyllenhaal ne convainc pas faute à un personnage suffisamment creusé (un frustré voulant devenir le nouveau Iron Man pour se venger de Stark qui l’a éconduit) et à un jeu un peu trop forcé (la scène dans le bar et sur le bar… il aurait ponctué ses phrases d’un rire sardonique que l’on ne se serait pas étonné). Alors certes, certains diront que les villains de Spider-Man ne valent pas la psychologie de ceux de son homologue Batman (ne sont-ils pas pour beaucoup de gentils savants devenus fous suite à leur expérience ratée à l’instar du Bouffon Vert, du Lézard, de Docteur Octopus ?… pour ne citer qu’eux, et pourtant les plus importants de la mythologie de l’homme-araignée), alors nous leur répondrons que le Vautour-Michael Keaton du Spider-Man précédent, Homecoming, avait réussi à faire de son méchant un personnage pas manichéen, juste un contrebandier qui avait flairé les bonnes affaires, et somme toute très crédible par rapport au comics dont il était issu.
Spider Man plaira aux adolescents dont c’est le premier public ciblé car de ce côté, parfait! Le film ressemble à ce qu’il se présente, dans les graphismes, les couleurs et le montage, la B.O. et la galerie stéréotypée d’ados de tout genre et de toutes personnalités. Les amateurs de Marvel que nous sommes le regarderont sans déplaisir mais l’oublierons une fois sortis de la salle. Pas le meilleur Marvel, faute à trop et trop fréquemment de Marvel.
Il y a cependant cette scène pré-générique qui vaut le détour, alors restez dans votre siège (si vous, lecteur courageux, avez lu cette critique AVEC spolier sans avoir vu le film) : le rebondissement final, le dernier coup de b…ard de Mysterio et le retour du détraqueur préféré de Spidy, le rédacteur en chef J. Jonah Jameson incarné par J.K. Simmons, comme l’acteur oscarisé avait incarné ce succulent personnage dans les trois premiers Spider-Man de Sam Raimi. Une façon intelligente de lier deux des univers cinématographiques de Spider-Man.