[Critique] Deux moi : Mélancolie urbaine


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Rémy et Mélanie ont trente ans et vivent dans le même quartier à Paris. Elle multiplie les rendez-vous ratés sur les réseaux sociaux pendant qu’il peine à faire une rencontre. Tous les deux victimes de cette solitude des grandes villes, à l’époque hyper connectée où l’on pense pourtant que se rencontrer devrait être plus simple… Deux individus, deux parcours. Sans le savoir, ils empruntent deux routes qui les mèneront dans une même direction… celle d’une histoire amour ? (Source : StudioCanal)

Deux moi, notre critique

Onze ans après Paris, Cédric Klapisch revient dans la ville du même titre et aborde la citée lumière sous un autre angle: la solitude de certains qui l’habitent. Tel est le pitch de départ qui présente le film, la solitude des grandes villes et l’effet asocial des réseaux sociaux, mais ces thèmes sont là vite survolés et c’est un peu décevant tant ils auraient mérité d’être plus développés. Il y avait matière, indubitablement.

Ce film est plutôt l’histoire de deux personnes du même âge, en phase de grosse déprime pour des raisons semblables, qui finissent par se retrouver, s’accepter, aller mieux et de l’avant. Entre temps, elles se croisent, se cherchent et se questionnent, voient leur psy, adoptent un même chat… Un chassé-croisé ? Même pas : un croisé sans être chassé. Les deux vivent leur vie dans leur coin, avec pour seul point commun un mur mitoyen et, plus tard, un félin. « Ce n’est pas une histoire d’amour », prenait soin de préciser la voix off de l’ouverture du film (500) jours ensemble. C’est exactement cet avertissement qui nous vient en tête avec Deux moi.

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Certes, on aurait envie qu’ils se rencontrent vite et finissent heureux, et le scénario joue subtilement avec en nous lançant, çà et là, quelques perches pour nous faire, si ce n’est espérer, au moins patienter (l’épicier du quartier, le chat, les psys respectifs dont on découvrira qu’ils se connaissent, Gloria Lasso…). Et quand ce moment arrive, on ne vous dira pas quand, on est ému et sincèrement.

Entre temps, autant dire que c’est un peu long à démarrer. Quelques scènes dont on se demande l’utilité. Et soudainement vers les trois quarts du film, étant tous deux témoins d’un incendie dans une rue de leur quartier, les deux protagonistes se laissent aller à pleurer chez leur psy. Cet événement leur a rappelé une blessure de leur enfance et la raison de leur mal-être. Un peu facile mais au moins le film démarre et on quitte cet aspect mélancolique, pour ne pas dire léthargique, pour mieux comprendre les deux protagonistes et même s’y attacher.

Car le point fort du film réside là : les acteurs incarnant ces deux personnes. Ana Girardot, fragile et gracieuse, et François Civil jouent avec talent. Tout deux d’un naturel confondant. Klapisch n’a de ce côté pas perdu de sa force: il sait diriger ses comédiens. Pour le reste, le réalisateur parmi les plus doués de notre génération qui sait si bien parler de cette dernière nous livre un film sensible, sympathique, mais pas aussi abouti que certains parmi ses précédents. Faute à un scénario pas assez consistant qui se traîne et une réalisation pas aussi inventive que celles auxquelles il nous a habituées.

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Conclusion :

Malgré un sujet de départ survolé qui aurait mérité un meilleur traitement, un film charmant quoi que mineur dans l’œuvre de Cédric Klapisch. Deux moi  tire sa grâce de celle de ses comédiens.

Ma note : 3,5/5

La bande annonce de Deux moi :

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