[Critique] Live by Night, Ben Affleck peine à égaler Scorsese

critique live-by-night film

Ben Affleck revient à la réalisation avec un Live by Night aux forts accents de film scorsesien. Après les très bons Gone baby Gone, The Town et surtout Argo, le nouveau Batman collabore une fois de plus avec Dennis Lehane, auteur sur Gone Baby Gone, sorti fin 2007. Le résultat est un film de mafia à l’aspect de parcours initiatique. Le meilleur ami de Matt Damon réussit-il pour autant à insuffler le souffle et l’émotion nécessaires pour donner vie à son histoire? Les gunfights se multiplient, la romance se mélange à l’intrigue mais l’émotion peine à apparaitre.

Un concentré de mafia

Live by Night fait revivre les riches heures de la prohibition dans l’Amérique des années 20. Joe Coughlin est revenu passablement démoralisé d’un premier conflit mondial à l’absurdité aberrante. Décidé à suivre son propre chemin, il choisit de devenir un hors-la-loi avec tout ce que cela implique de méfaits et d’exactions. Vrai dur et faux tendre, il trace sa route entre les caïds de Boston et les obstacles qui se dressent sur sa route. Après une trahison retentissante qui le voit perdre son grand amour et passer plusieurs années de sa vie en prison, il s’engage pour une carrière florissante de trafiquant dans la Floride ensoleillée. Mais le succès a son revers de la médaille et la lutte pour le pouvoir compte de nombreux participants. Saura-t-il mener ses projets à bien et connaitre le bonheur familial auquel il aspire tant?

Un film scorsesien sans Scorsese

Dès les premières minutes, la voix de Ben Affleck résonne aux oreilles du spectateur dans un monologue lancinant. A la manière du héros de Casino interprété par Robert de Niro, il commente les différentes étapes de son existence. Son sentiment implacable sur un conflit mondial sacrifiant les populations, son désir de monter l’échelle sociale à la force de la mitraillette et son caractère en acier trempé trouvent un écho critique autant que sans concessions dans sa longue litanie. Ce procédé scorsesien en diable accompagne les aventures d’un Ben Affleck tentant de faire du De Niro. Faciès délibérément neutre, costumes chamarrés aux couleurs pastels tirant sur le rose, réactions impitoyables, ce héros a un air de déjà vu. Quelques éléments inédits tentent de renouveler le genre. Un père haut placé dans la police, des amies au tempérament volcanique et des associés truculents pourraient transformer ce nouveau film de mafia en quelque chose d’inédit. Mais non.

critique Live-By-Night 2

De trop nombreuses faiblesses

Il n’y a qu’à voir Ben Affleck déambuler dans ses costumes trop grands pour comprendre qu’il y a un problème de taille. Les séances fastidieuses de musculation pour interpréter un Bruce Wayne surpuissant dans Batman Vs Superman ont transformé le héros américain normal en armoire à glace. Ses larges épaules et son éternel Stetson vissé sur la tête semblent mal s’accorder à l’Amérique des années 30. Et son visage inexpressif manque des rides du temps qui apportaient une inimitable crédibilité à De Niro. Si on ajoute un personnage gentiment allumé à la Joe Pesci mais mal exploité et une héroïne blonde rappelant Sharon Stone, le tableau est complet. Martin aurait pu faire une apparition pour bien rappeler son influence sur le projet de Ben.

[wc_box color= »secondary » text_align= »left »]

Mon avis sur Live by Night

L’ampleur tant attendue sur le drame d’un homme tiraillé entre ses aspirations et sa sensibilité peine à convaincre. Le sujet de la mafia aurait-il été abordé de trop nombreuses fois? La question se pose, en tout cas Live by Night n’apporte pas grand chose de nouveau et se contente de recycler les vieux filons. De quoi décevoir légèrement.

Voir Live by Night sur Amazon.

 

[/wc_box]

La bande annonce :

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici