Nombre de films ont souffert de la Covid, entre reports incessant, problèmes de production ou difficultés avec les nouveaux protocoles sanitaires. Kingsman première mission fait assurément partie de ces films qui ont subi de plein fouet la pandémie mondiale. En effet, le film est prêt depuis maintenant presque deux ans. Reporté depuis, le film de Matthew Vaughn arrive enfin en salle. L’attente en valait-elle la chandelle ? Réponse dans cette critique.
Kingsman première mission, la critique
Lorsque les pires tyrans et les plus grands génies criminels de l’Histoire se réunissent pour planifier l’élimination de millions d’innocents, un homme se lance dans une course contre la montre pour contrecarrer leurs plans.
Le film prend donc le parti de raconter la première mission de l’organisation Kingsman. Ce petit retournement scénaristique implique donc qu’Eggsy et sa bande ne font pas partie de ce préquel. Afin de combler l’absence de Taron Egerton et Colin Firth, Matthew Vaughn s’est entouré d’un casting de premier choix. Ainsi, on aura plaisir de voir Ralph Fiennes rejoindre l’univers Kingsman, accompagné de Gemma Arterton, Djimon Hounsou Harris Dickinson ou encore Tom Hollander. Un casting de premier choix pour un film aussi risqué qu’attendu. Si le film tend à nous faire croire qu’il va suivre l’histoire du jeune Harris Dickinson qui joue le jeune Conrad, fils du Duke de Oxford joué par Ralph Fiennes, très vite le long métrage va nous mettre dans de nouvelles dispositions et Fiennes va venir voler la vedette au reste du casting. Un des gros problèmes du personnage de Conrad, c’est qu’il est trop proche du personnage d’Eggsy, on a parfois l’impression de redite et la comparaison étant légèrement moins flatteuse pour Dickinson, cela cause un certain tort au film. Un tort toutefois corrigé par Ralph Fiennes qui s’avère être l’ajout parfait à la mythologie Kingsmaniène qu’essaie de mettre en place Vaughn. Le casting est donc plutôt réussi, même si tous les personnages ne sont pas aussi bien lotis que celui de Fiennes, notamment à cause, parfois, d’un manque d’écriture dû à un nombre de vilains et de personnages trop nombreux.
Si l’histoire du film est plutôt bien amenée, notamment grâce à de nombreux dépaysements et des environnements qui changent souvent, le film prend parfois son temps, un peu trop et soudainement ce qui nous donnait envie d’en voir plus devient une raison de vérifier sa montre de temps en temps. Le film pêche non pas sur sa mise en scène très dynamique, nous y reviendrons, mais par l’absence d’une trame qui justifie une durée de 2h11 de film. Certes, l’idée du préquel autour de la genèse de l’organisation était intéressante, mais une fois étalée sur plus de deux heures il y a comme un petit hic dans l’univers créé et élargi par Vaughn.
Maintenant en réponse à la question qui brûle sûrement les lèvres de tous les fans de Kingsman, ce première mission, n’est pas le film fou que l’on attendait visuellement et dans sa mise en scène. Tout le monde se rappelle la scène de l’église dans le premier ou de la présence totalement lunaire d’Elton John dans le second. Malheureusement, ce nouvel opus ne nous fait pas ressortir de la salle avec cette gifle de folie de mise en scène que nous avions pris dans les précédents. À l’exception faite d’une séquence du film, absolument folle, une séquence où l’on reprend espoir de voir enfin le retour du Kingsman que l’on aime tant. Malheureusement, le soufflé retombe bien vite et après cette séquence le film redevient très sage empruntant aux films d’action modernes et plus ou moins calibrés actuels. Un constat d’autant plus triste, car on a toujours l’impression que le film est à deux doigts de basculer dans la folie que l’on aime tant. La mise en scène n’en est pas pour autant ratée. Les séquences d’actions sont bien filmées, elles sont lisibles et suffisamment jouissives, mais on attend de Vaughn un autre degré de jouissif. Encore plus après deux années d’absence et de facto un marketing très agressif.
Mon avis final
Que reste-t-il de ce nouveau film Kingsman ? Malheureusement, un sentiment doux-amère en bouche. On est heureux de retrouver cet univers, surtout lorsqu’il est porté par un casting aussi incroyable et talentueux. Pourtant, rapidement, on devient impatient, impatient de retrouver le grain de folie caractéristique de la franchise, mais aussi de son réalisateur. Alors on attend, puis vient une séquence magistralement orchestrée et on reprend espoir. Puis finalement, ce Première Mission laisse un goût de frustration. Déjà, car les deux ans d’attente se sont forcément répercutés sur notre impatience de découvrir le film, mais aussi parce que l’on a toujours l’impression que le film peut et veut donner plus sans jamais vraiment le faire. Non, Kingsman Première Mission n’est pas un mauvais film. Il divertira la majorité des spectateurs, en bluffera certains durant LA fameuse séquence du film et ravira sûrement l’attente de ceux qui l’attendaient, mais pouvions-nous en espérer tellement plus ? Oui.