On se doutait qu’un jour les studios mettraient le grappin sur Ghost in The Shell, mais il aura fallût tout de même attendre près de vingt ans pour qu’Hollywood se décide enfin à prendre sa chance. Après plusieurs mois de polémique sur un supposé white-washing c’est-à-dire mettre une ou un acteur occidentale pour incarner un personnage asiatique, Ghost In the Shell arrive enfin dans les salles obscures. Pari réussit pour Paramount ? Réponse dans la suite de la critique.
La critique de Ghost in the Shell
Petite précision, mes souvenirs de l’anime étant plutôt lointain, je ne m’attarderais pas réellement sur les comparaisons avec le film. Je jugerais donc principalement le film sur ses qualités et ses défauts en tant que produit filmique pur.
Dans un futur proche, le Major est unique en son genre: humaine sauvée d’un terrible accident, son corps aux capacités cybernétiques lui permet de lutter contre les plus dangereux criminels. Face à une menace d’un nouveau genre qui permet de pirater et de contrôler les esprits, le Major est la seule à pouvoir la combattre. Alors qu’elle s’apprête à affronter ce nouvel ennemi, elle découvre qu’on lui a menti : sa vie n’a pas été sauvée, on la lui a volée. Rien ne l’arrêtera pour comprendre son passé, trouver les responsables et les empêcher de recommencer avec d’autres.
Voilà donc le postulat de base, pour cette adaptation le film est réalisé par Rupert Sanders (Blanche neige et le chasseur). Le casting du film dispose de grosses cartes en main, puisque Scarlett Johansson incarne donc Major, le personnage principale, Takeshi Kitano prête ses traits à Daisuke Aramaki et on a même l’honneur d’avoir une française au casting puisque Juliette Binoche interprète le docteur Ouelet. En termes de personnage et d’écriture, le casting fonctionne plutôt bien, personne ne cabotine et Scarlett Johansson réussit à faire passer des émotions alors qu’elle incarne un personnage qui n’en a pas. On pourra reprocher que certains des personnages soient survolés ou n’aient pas une place suffisante, notamment Takeshi Kitano qui aurait mérité plus de présence tant son rôle est important et fort.
Visuellement, Rupert Sanders a su saisir l’essence de l’anime, la plupart du temps de façon presque (trop ?) mimétique. On ne peut cependant pas lui reprocher, car l’univers fonctionne très bien et l’on est totalement immergé dans cette métropole au design futuriste. Ce n’est pas un hasard si le film, sur certains aspects nous rappelle Blade Runner ou Matrix, le cinema n’ayant pas attendu avant de s’inspirer des visuels de Shirow. On peut aussi noter une très bonne photographie qui rend le tout encore plus crédible et finalement nous permet facilement de nous imaginer dans cet univers pourtant néo-futuriste. Si les décors sont très réussis, les costumes et accessoires des personnages du long métrage de Ruperts Sanders sont eux aussi fidèles au matériel d’origine. Petit mot sur la 3D du film, si elle n’est pas révolutionnaire, elle a tout de même le mérite de faire partie des meilleurs 3D que j’ai pu voir ces dernières années avec parfois même quelques très bons effets. Le film ne change pas drastiquement avec la 3D, mais c’est assez rare pour le souligner.
Malheureusement, au niveau de l’histoire et du scénario du film la qualité est un peu moins au rendez-vous. Si ce n’est pas catastrophique, l’anime avait une dimension philosophique poussée, ce qu’on ne retrouve pas forcément dans ce film. Les enjeux sont plus ou moins changés et simplifiés et certaines questions sont mises de côtés. Il est par exemple dommage de constater que toutes les questions autour de l’amélioration humaine via la technologie est un sujet qui aurait pu être plus poussé, mais qui finalement ne décolle jamais. La question de l’identité est centrale dans le long métrage et si elle réussit à nous intéresser durant les presque deux heures, nous aurions aimé que la complexité de l’oeuvre originale ressorte plus. Cette simplification parvient néanmoins à familiariser ceux qui ne connaîtraient pas l’univers de Ghost in The Shell et donc d’éviter de perdre une partie du public. On sent tout de même que le film a été pensé pour devenir une franchise et on pourra regretter quelques twists finalement très convenus et prévisibles, mais globalement l’histoire se suit assez facilement.
La musique du film, composée par Clint Mansell (Requiem for a dream, Black Swan), est elle aussi assez bonne dans l’ensemble. On peut toutefois se sentir un peu frustré, car vu le talent du monsieur on pouvait s’attendre à bien mieux.
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Mon avis sur Ghost in the Shell
Ghost in The shell est donc est donc un film qui, tout en essayant de satisfaire les fans de l’anime, réussit aussi à intéresser et accrocher le spectateur néophyte. Grâce à un univers très riche visuellement et quelques pistes de réflexions intéressantes, le long métrage de Ruperts Sanders prouve qu’il a ses raisons d’exister. Avec un projet kamikaze comme celui-ci, la surprise est d’autant plus grande. On ne peut que vous conseiller de vous rendre en salle, vous devriez passer un très bon moment en compagnie de Major.
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Je suis content de voir que le film a plu dans l’ensemble. J’étais curieux d’avoir vos impressions avant de peut-être aller le voir. Mais Madame est pas convaincu par le synopsis donc pas sur qu’on y aille. Je lui ferai lire l’article !