[Critique] Bienvenue à Suburbicon, une fabuleuse plongée dans le chaos

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C’est ce mercredi 6 décembre que sort en salles la sixième réalisation de Georges Clooney, Bienvenue à Suburbicon. Un film écrit par les frères Coen avec Matt Damon, Julianne Moore et Oscar isaac, des arguments suffisant à nous faire trépigner d’impatience au moment de découvrir le long métrage. Le nouveau film de George Clooney est-il à la hauteur de nos espérances ? Réponse dans la suite de la critique.

Bienvenue à Suburbicon, la critique

Suburbicon est une paisible petite ville résidentielle aux maisons abordables et aux pelouses impeccablement entretenues, l’endroit parfait pour une vie de famille. Durant l’été 1959, tous les résidents semblent vivre leur rêve américain dans cette parcelle de paradis. Pourtant, sous cette apparente tranquillité, entre les murs de ces pavillons, se cache une réalité tout autre faite de mensonge, de trahison, de duperie et de violence… Bienvenue à Suburbicon.

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Avec Bienvenue à Suburbicon ce qui frappe instantanément c’est la volonté de remettre en contexte la vie américaine dans les années 60, mais surtout de voir avec effroi que le film fait étrangement échos aux récents événements qui ont secoué l’Amérique. Adapté d’un ancien scénario des frères Coen Suburbicon a été remodelé pour lancer une charge anti-trump entre le comique et l’effroyable. Si l’humour est très subtil et parfaitement dans le ton des Coen on se met à avoir des frissons lorsque l’on découvre dès les premières minutes du film l’histoire d’une famille noire qui se voit envahie par la haine des habitants blancs de Suburbicon. Basé sur des faits réels de l’époque, on se dit que le film pourrait très paradoxalement se passer en 2017 que nous ne serions pas surpris, notamment après les événements de Jacksonville. Cette histoire à double ton rend le nouveau film de Clooney savoureux. Bienvenue à Suburbicon navigue toujours entre le sérieux et la comédie, mais est toujours si bien écrit que toute l’intrigue mise en place semble explosé dans un chaos et un timing dont seul les frères Coen ont le secret.

On le sait, les deux frères savent créer des personnages et Suburbicon n’y échappe pas. On prend un plaisir immense à découvrir cette fresque notamment avec un Matt Damon excellent, totalement dépassé par les événements et porté par Julianne moore, les deux forment un duo pour lequel on ne sait pas trop si l’on doit avoir pitié ou se moquer. Comme depuis quelques films, Damon réussit à être à la fois totalement imposant tout en réussissant à être fantastiquement transparent lorsqu’il incarne un père de famille lâche et apeuré. Le personnage d’Oscar Isaac, une sorte de détective des fraudes sorti de nulle part qui vient dynamiter toute la routine mise en place depuis le début du film. Globalement, la galerie de personnages qui entourent le film est jouissive, même si on aurait aimé qu’ils soient un peu plus approfondis, on se dit aussi que ce manque de profondeur permet de rendre ces personnages encore plus pathétiques et comiques.

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Ce qui impressionne dans Bienvenue à Suburbicon, c’est la façon dont Clooney et les Coen ont réussi à plonger le film dans une spirale de folie, de haine, de racisme et de massacre à travers les yeux du jeune acteur Noah Jupe. Le réalisateur fait le pari fou de proposer un véritable numéro de jongle ou le rythme et le dédoublement du récit rendent l’action du film frénétique et même chaotique dans son dernier tiers. Même s’il est vrai que la deuxième intrigue autour de la famille noire marche moyennement, notamment, car elle n’a aucun impact sur la première intrigue, mais aussi parce qu’on l’oublierait presque tant ce qu’elle était censée dénoncer fini par devenir anecdotique. Malgré ce point un peu faiblard, il faut bien admettre que le film de George Clooney réussit à nous fasciner tout en nous rendant mal à l’aise de par ces personnages profondément idiots, mais bien écrits. Il est intéressant de voir que Clooney a opté pour une mise en scène qui au premier abord peu paraître plutôt banale, mais lorsque l’on prend un peu de recul on s’aperçoit que cette pseudo banalité est au contraire une façon de mettre en évidence ce malaise et le rendre encore plus palpable.

À travers l’explosion de folie qui se fait progressivement devant le personnage qu’incarne Noah Jupe, on découvre en même temps que lui l’idée d’un rêve américain qui n’existe pas, qui s’écroule devant ses yeux. Le tout évidemment porté par la plume des Coen, gorgé d’humour noir et d’ironie. Paradoxalement ce sont les énormes qualités du film qui le rendent également assez difficile à cerner. On ne sait pas si l’on doit parler de comédie ou de drame ou même de satire politique, l’histoire de la famille noire n’étant qu’effleurée tandis que la réflexion sur le rêve américain ou l’Amérique raciste est traité avec l’humour la plupart du temps. On aimerait pouvoir dire que le film est une comédie satirique ou noire, mais on ne pourrait même pas l’affirmer, car on ne parvient jamais réellement à comprendre ce que Clooney a voulu choisir entre comédie et drame. Très proche d’un film de Coen, le film de Clooney s’enlise peut être un peu trop dans sa capacité à copier, brillamment certes, mais copier l’esthétique des Coen tout en n’atteignant jamais la profondeur et la clarté de leurs œuvres . Pourtant on peut sans aucun mal comprendre que c’est Clooney qui a pris la décision de se concentrer sur deux intrigues parallèles, même si l’une fait clairement oublier l’autre. C’est d’autant plus dommage que les dialogues du film sont souvent de purs moments de plaisir. Musicalement, rien ne ressort réellement du film, mais les ambiances accompagnent bien l’action.

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Bienvenue à Suburbicon, notre avis final

Bienvenue à Suburbicon est un film difficile à cerner. Clooney et les frères Coen nous offres un film à mi-chemin entre la comédie et le tragique qui fonctionne la plupart du temps, malgré une double intrigue qui ne réussit pas à atteindre l’objectif moralisatrice qu’elle avait. Néanmoins, on vous mentirait si l’on vous disait que nous n’avons pas pris un plaisir monstre devant ce film. Porté par un casting qui s’est visiblement éclaté, des personnages totalement fous et une spirale totalement chaotique, mais jouissive dans son dernier acte, Bienvenue à Suburbicon nous a offert un pur moment de cinéma et de plaisir qu’on ne peut évidemment que conseiller.

 

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