The Voices, vous ne regardez plus jamais votre chat de la même manière…

The Voices critique

Marjane Satrapi tente une nouvelle expérience cinématographique loin des adaptations BD ou films d’animation qui l’ont fait connaitre. Elle s’essaye avec bonheur à l’horror movie drolatique, maniant le mauvais esprit avec une rafraichissante dextérité. Drivant rien de moins que la super star Ryan Reynolds, la bomba Gemma Arterton et un chat roux retors et diabolique, elle démontre son art de la mise en scène et du burlesque satirique. A mi-chemin entre la comédie et la pathologie psychiatrique, The Voices est une vraie bonne surprise.

Jerry Hickfang est manutentionnaire dans une usine de baignoires au fin fond de l’Amérique sinistrée. Il rêve de sortir avec Fiona, l’anglaise sexy du service de comptabilité. Ses tentatives de séduction échouent mais une pluie salvatrice va lui permettre de raccompagne la belle chez elle. Avant que tout dérape…

The VoicesThe Voices est un subtil mélange d’intrigue US et d’abstraction européenne. Le gentil manutentionnaire n’est pas aussi gratuitement benêt qu’il n’y parait, et si le film débute comme une com’ rom’ lambda, il évolue bien vite vers la comédie horrifique à l’humour grinçant. On a connu Ryan Reynolds beaucoup moins inspiré et convaincant, il alterne avec brio entre sociopathe maladroit et tempête sous son crâne. Qui est vraiment Jerry Hickfang ? Le film brouille les pistes, le faisant d’abord passer pour un miraculé de la psychiatrie, à la vie rangée et aux saines occupations. Sauf que l’existence idyllique est une vision de l’esprit et qu’il parle à ses deux animaux, le gentil toutou et le chat sournois. L’écueil de l’artifice scénaristique est évité par la grâce de répliques déjà cultes (irrésistible Did you fuck the bitch ?). Difficile de ne pas rentrer dans le jeu, Mais aime-t-on tellement rire d’un découpeur de demoiselles en rondelles ? Serial Mother s’y essayait, C’est arrivé près de chez vous aussi, c’est maintenant rentré dans les mœurs.

The Voices filmLe gore est pudique, les effusions de sang sont plus suggérées que livrées en pâture. Marjane Satrapi s’amuse des codes habituels du film d’horreur, les détourne et en use dans une optique plus divertissante que traumatisante. On en rit, on frémit, l’équilibre entre relâchement des zygomatiques et tension est bien balancé. Le film n’est pourtant pas d’une légèreté si anodine, le serial killer renvoie immanquablement le spectateur à une certaine vision du monde, aux déformations du réel et au piège dans lequel certains sont enfermés. Jerry est caricatural à dessein mais des pathologies moins poussées ne pullulent-elles pas tout autour de nous ? Difficile de conclure, les films sur le sujet ne s’en portent pas plus mal. Miaou.

La patte toute personnelle de Marjane Satrapi manie les références cinématographiques et mélange les genres avec brio. The Voices est une vraie réussite, de quoi rire avec bonne humeur, même jaune 😀

 

Voici la bande annonce et des photos de la masterclassavec la réalisatrice Marjane Satrapi :

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