Critique de la BD « Blast T4 : Pourvu que les bouddhistes se trompent »

blast tome 4 pourvu que les bouddhiste se trompent couverture

Critique de la bande dessinée Blast T4 : Pourvu que les bouddhistes se trompent, de Manu Larcenet aux éditions Dargaud (mars 2014).

 

 

Résumé :

 

Ce tome marque la fin du voyage pour Polza et l’on nous dit comment cet homme de 130 kilos, retourné vivre à l’état de nature, s’est retrouvé en garde en vue face à des flics qui le cuisinent. Le personnage reprend ainsi son récit là où il l’avait laissé c’est-à-dire en plein hiver dans la maison de Carole et Roland où il récupère de ses blessures et de son viol. Malheureusement, pour lui, l’enfer ne s’arrête pas une fois entré dans cette maison en raison de la schizophrénie de Roland et malgré les visites nocturnes de Carole. Sans compter que la traque policière continue.

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Notre avis :

Ce quatrième et dernier tome de Blast était très attendu. Larcenet (Peu de gens savent, Nombreux sont ceux qui ignorent, Combat ordinaire) clôt ici le parcours morbide et mortifère de son personnage avec le même génie que dans les autres tomes. Une histoire qui totalise au final plus de 800 pages mais surtout qui nous met KO par son ironie, son intelligence, sa puissance. Toutefois, il est  difficile de décrire cette œuvre qui reste dans les non-dits, les émotions et le mystère malgré les nombreuses paroles souvent entrecoupées de longs silences. Tout comme les blasts du personnage, des moments de jouissance extrême qui lui arrivent dans des instants tout aussi extrêmes, ce livre ne s’explique pas ; il se vit.

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Bien sûr, on peut dire que le parcours de cette « grasse carcasse » intrigue et on se demande ce qu’il a fait ou pas fait d’où l’intérêt. On parlera aussi de l’atmosphère sombre, crasseuse et dure de l’histoire qui participe au malaise du lecteur et à son immersion dans une tragédie humaine captivante au sein d’une France rurale  plutôt glauque. Sans parler du ton extrêmement cru des personnages ou encore de l’impossibilité d’une fin à la happy end qui font de Blast une œuvre adulte pour des adultes. Tous les ingrédients d’un bon scénario et d’une grande dessinée sont donc bien réunis. Mais Blast c’est plus que ça ; Blast est avant tout un chef d’œuvre que l’on a vu venir dès le premier tome. Peut-être parce que l’auteur réussit à décrire les tréfonds de l’âme humaine ? Difficile à dire, cette bande dessinée est une expérience de lecture qui ne se décrit pas et chacun se fera son propre avis. Dans tous les cas, nous pouvons dire que Larcenet clôt magnifiquement son récit d’écorché vif utilisant à merveille la puissance des mots : « Ce sont ceux qui sont le moins à l’amour qui aiment le plus intensément ».

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Parlons tout de même du dessin, lui aussi excellent. Non par la qualité de sa précision mais par son utilisation très juste des ombres et du gris avec seulement quelques parcelles de couleurs dans des moments clés. Un graphisme sinistre voire cruel mais, comme l’ensemble de la narration, criant de vérité.

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Conclusion :

C’est la fin de la plongée dans les abysses pour Polza et les lecteurs après quatre tomes incroyablement riches, cruels et sauvages. Un ovni éditorial hors du commun qui se finit en véritable claque pour le lecteur. Déjà une référence !!!

 

 

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