Dire que les fans attendent Marvel au tournant avec Ant-Man relève de l’euphémisme. Il faut dire que les studios ont joués avec notre ascenseur émotionnel durant toute la phase de production et tournage du film. Le premier coup dur intervient l’an dernier quand Edgar Wright qui s’occupait alors de la réalisation du film décide tout bonnement de quitter le navire après des divergences artistiques entre sa vision du film et celle que Marvel voulait montrer aux spectateurs. Le projet entre alors dans une phase de flottement, les acteurs commencent à douter et Evangeline Lilly ira même jusqu’à penser sérieusement à se retirer du film. Finalement, les choses s’éclaircissent enfin après quelques semaines d’égarement et Peyton Reed est choisi pour réaliser les aventures d’Ant-Man au cinéma. Un choix qui aura fait grincer des dents et grandement inquiété les fans, mais toujours est-il que le film se fait et s’apprête à sortir dans nos salles le 14 juillet. Ayant eu la chance de voir le long métrage ce jeudi 9 juillet, je vais pouvoir partager mes impressions sur le film. Coupons court tout de suite au suspens (qui avait déjà disparu avec le titre de l’article) Ant-Man est une réussite et offre en prime le bol d’air frai que nous attendions tous dans les productions de super-héros qui vient conclure avec brio la phase 2 du Marvel cinématic Univers.
Si Ant-Man avait de prime-abord pas mal d’éléments qui pouvaient rebuter, son casting n’en faisait pas parti. En effet le film de Peyton Reed à le mérite d’avoir de belles têtes d’affiche à commencer par Micheal Douglas qui incarne le professeur Hank Pym alias le tout premier Ant-Man (ceci n’est pas du spoil) et père de Hope, incarnée à l’écran par Evangeline Lilly. Le rôle de Scott Lang alias Ant-Man est tenu par Paul Rudd qui est accompagné de son équipe de bras cassés avec Micheal Pena, David Dastmalchian et Wood Harris et bien évidemment le film nous propose un Némésis incarné par Corey Stoll. Beaucoup ont douté de la capacité de Paul Rudd à tenir le rôle de l’homme-fourmis pourtant il incarne le rôle à la perfection et nous offre même une interprétation qui fait de son personnage un des héros les plus attirant du MCU au côté de Star Lord et Iron Man.
Parlons maintenant du film un peu plus en détail, car oui qu’on se le dise Ant-Man offre au MCU une dose d’originalité et un grand bol d’air frai. La recette des Marvel Studios commençait à montrer ses limites et le public ne s’y trompait pas. C’est donc un double pari que le studio fait avec ce nouveau film, il fallait à la fois faire oublier les désagréments subit au cours de la production et parvenir à proposer quelque chose de frai. Kevin Feige nous l’avait annoncé Ant-Man n’est pas un film de Super-héros classique et le moins que l’on puisse dire c’est que le monsieur ne nous avait pas menti. Le schéma du film est totalement nouveau pour un film Marvel qui se rapproche bien plus d’un film de braquage similaire à un Ocean’s Eleven que du film de super-héros classique. Le long métrage inclus donc toutes les caractéristiques du film de hold-up classique avec toute la préparation nécessaire, l’entrainement, le recrutement de l’équipe. Cependant, là ou Marvel a été très inspiré, c’est que chacune de ses étapes sert à définir ce que sera Scott Lang en tant que héros en tant que Ant-Man. Ce sont bien plus que des phases de répétitions pour un braquage ce sont ni plus ni moins la mise en place et l’apprentissage d’un homme pour devenir un héros. Même si d’autres films du MCU avaient déjà essayé cette idée de nous montrer la progression d’un héros, aucun n’avaient été aussi loin. De plus, le mélange à la comédie est bien mieux gérée que dans n’importe quelle autre production Marvel et nous sommes même très souvent surpris à avoir de vrai ligne de comédie et pas seulement les punchlines dont nous habitue le studio depuis Avengers. Néanmoins, ne soyons pas totalement aveugles, nul doute que si Ant-Man porte si bien son versant comique cela est du en parti à la longue participation de Edgar Wright, qui on le sait maîtrise parfaitement le genre. Même les personnages secondaires ont une place importante dans le déroulement de l’histoire et servent l’avancement de celle-ci, on reconnait très bien la patte du Wright sur la construction des acolytes du héros. Par ailleurs, même si ce dernier s’est retiré du film Marvel a gardé beaucoup de ses idées. Certains crieront au vol, d’autre comme moi penserons simplement qu’ils ont bien fait, car ces éléments servent le film.
Il serait néanmoins réducteur de qualifier Ant-Man de comédie sur fond de braquage, car le film est aussi visuellement impressionnant et bourrés de très bonnes idées parfaitement exploitées. L’une des grosses difficultés du film était de proposer des situations qui se devaient d’être épiques et avec des enjeux et des dangers qui devaient rester parfaitement cohérent avec les capacités du héros tout en restant spectaculaires. Là encore le film de Peyton Reed remplit son contrat puisque certaines scènes sont visuellement bluffantes, notamment la toute première scène ou Scott découvre les capacités de la combinaison qu’il vient d’acquérir. S’en suit alors une suite d’événements tous plus exaltant les un que les autres avec un soucis de mise en scène rarement atteint jusque là dans les productions Marvel. Toute la phase d’apprentissage du héros est très intelligente et on prend un plaisir fou à chaques nouvelles situations qu’affronte l’homme réduit à la taille de fourmis. On pourra toujours reprocher au film de manquer d’un thème sonore marquant et encore une fois à la grande habitude de Marvel Studios de nous proposer un bad-guy pas réellement convaincant qui souffre des mêmes défauts que la plupart des super-vilains du MCU, mais je pense que l’orientation grand public de leur film y est pour quelque chose.