Rock en Seine, un putain de bon festival Rock

rock en scene

Le Gentleman Moderne aime se trémousser sur des Bpm’s bondissants ou de la guitare qui crache, chanter à tue-tête et faire corps avec une foule extatique. Quoi de mieux que des concerts pour assouvir sa passion plutôt que de se contenter d’un simple ordinateur portable, d’un smartphone ou de chanter sous sa douche? Ca tombe bien, le festival Rock en Seine offre la possibilité d’assister à moult manifestations sonores de décibels endiablés dans le cadre angélique du parc de Saint-Cloud. 3 jours de musique et de communion pour satisfaire l’ouïe fine et carnassière du rédacteur mélomane. En plein air, sous le soleil et à proximité de Paris. J’ai pu assister aux concerts de la journée du samedi 29 aout et j’en garde un souvenir mémorable. Compte-rendu à chaud.

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Un artiste ne prend jamais autant d’ampleur que quand il se livre à une foule extatique et déchainée. En se cassant la voix et en multipliant les décibels, il obtient l’adhésion du public et passe dans une catégorie supérieure. L’été 2015 et son soleil de plomb a gâté les participants de Rock en Seine. Des journées caniculaires, un soleil haut dans le ciel, il fallait se trouver à Saint-Cloud ce week-end pour profiter au maximum de la dolce vota estivale. Et comme le programme était dantesque, ça valait bien la peine de trottiner sur la pelouse toute l’après-midi du samedi 29 aout. Depuis sa création en 2003, Rock en Seine est devenu LE festival de rock estival en région parisienne. Un grand festival même, avec plus de 120 000 spectateurs accueillis sur les 5 scènes disséminées dans le parc de Saint-Cloud. Réparti sur 3 jours, le programme offrait des grands noms du rock comme Kasabian, Interpol, The Libertines ou Tame Impala. De la musique électro avec les Chemical Brothers ou Gramatik. De la musique française avec Miossec et Etienne Daho. Programme varié et riche, tout pour satisfaire les amateurs de sensations fortes.

Rock en Seine, c’est d’abord une organisation au top. File d’attente à l’entrée pour des contrôles bien compréhensibles, et dès que l’on pénètre dans l’espace du festival, c’est un bonheur. Les scènes sont clairement indiquées, la foule vaque de tout côté, une atmosphère de joie et de bonne humeur optimise les sensations. Tout le monde est là pour s’amuser et voir des concerts, pas de mauvaises ondes, et les seuls boulets sont ceux qui chantent faux et sautent dans tous les sens, ce n’est pas donc pas un incommensurable malaise. Une fois qu’on y est, il y a les stands de boisson, les snacks, les marchands de tartiflette, on ne mourra pas de faim ou de soif. Peut être de chaud ceci dit, le soleil tape fort. Mais ne nous plaignons pas, les deux dernières éditions s’étaient tenues sous la pluie, entrainant boue et vexations, ce ne sont pas quelques rayons de soleil qui auront raison de ma bonne humeur juvénile.

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Le programme était réfléchi de longue date. Ma collaboratrice, moi-même et deux autres éléments familiaux avions défini le planning suivant: The Maccabees, Balthazar, Stéréophonics, Etienne Daho, Interpol, The Libertines. Evidemment, rien ne s’est passé comme prévu, ç’eut été trop beau. Pour commencer, nous avions sous-estimé la longue file d’attente à l’entrée, nous n’avons entendu que des bribes de la performance des Macchabées. Ca sonnait fort, très rock anglais des années 2000, parfait pour un festival, ça s’entendait de très très loin. Mais de la performance, je n’en ai que trop peu vu. Heureusement, nous étions bien mieux placé pour apprécier les belges de Balthazar. Armés d’une violoniste sexy et de plusieurs chanteurs, ils ont gratifié la foule d’une performance plus qu’honnête, ça faisait se bouger le popotin et ça donnait surtout envie de mieux les découvrir. Ca ressemblait un peu à du Radiohead époque The Bends et leur tube Then What est resté de longues minutes dans mon esprit. A creuser!

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En attendant Stéréophonics, nous avons eu droit au show soporifique de Ben Howard. La nouvelle star anglaise semblait s’être réveillée quelques minutes avant son show. Annoncé comme planant, son concert m’a surtout donné envie de changer de scène. Et là, première surprise avec le show volcanique de la très shaggadélique Marina & the Diamonds. Moulée dans une combinaison tigre, elle a asséné ses tubes à une foule hypnotisée. La voir se déhancher sur scène a du convaincre quelques milliers de spectateurs de creuser un peu plus dans sa discographie. Voix à la Katy Perry, physique à la Shakira, rythmes électro, performance sympathique, je suis sorti convaincu de réécouter I’m not a robot. En tout cas, elle, personne n’a pensé que c’était un robot…

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Le show des Stéréophonics était carré, limpide, pro. Mais sans âme, ils ont fait le boulot, gratifiant la foule de leurs hymnes Maybe Tomorrow ou Dakota, mais sans vraiment enchanter. Les gallois ont 20 ans au compteur, ils font la tournée des parcmètres avec efficacité. Retour vers la scène de la cascade et là, un des deux/trois évènements du week end. Agglutiné tout au devant de la foule près des barrières, j’ai pu assister au concert mémorable d’Etienne Daho. Je préviens, j’écoute du Daho depuis mes 3 ans et l’album Mythomane. Je suis donc d’une extrême mauvaise foi quand je dis que je c’est un des artistes français majeurs des 30 dernières années. Je connais ses chansons par coeur et je n’ai pas hésité à me mouiller le maillot dans la fosse pour exprimer mon admiration. Arrivé sur scène en veste, chemise et bandana noué autour du cou, il a gratifié la foule de quelques uns de ses nombreux tubes. Week-end à Rome, Comme un boomerang, Tombé pour la France, Bleu comme toi, Le premier jour du reste de ta vie, Epaule Tatoo et j’en passe. Dans un show très électrique, sa petite voix timide a été un peu noyée sous les instruments mais la communion avec le public a joué à plein. Devant une foule subjuguée et acquise à sa cause, il a multiplié les petits mots et les déhanchés. En fin de sa tournée Diskönoir, Daho a semblé un peu fatigué mais je peux conclure qu’il a triomphé et que sa place à Rock en Seine était tout à fait justifiée. Je l’ai un peu mitraillé avec mon téléphone, profitant de mes 5 mètres de distance avec lui pout le prendre sous toutes les coutures. Bref, si vous aimez, ce show était un grand moment de spectacle. Pour les autres, le festival offrait des concerts alternatifs.

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Une 4e bière et un chien chaud avalé plus tard et je cours à tout allure vers le concert d’Interpol. Je suis le groupe new-yorkais depuis ses début en 2001 et le premier album Turn out the bright lights. Dire que je suis un fan absolu est un euphémisme. Elysée Montmartre, 2 fois au Zénith et Rock en Seine, ce 4e concert d’Interpol n’est sans doute pas le dernier. Et comme ils savaient que je venais, ils m’ont joué toutes mes chansons favorites. Accueilli par un Narc tigresque, ils ont ajouté Length of Love, C’mere, PDA, Obstacle 1, Evil, Slowhands. La nuit tombée, le lightshow prenait toute son ampleur et les vidéos rendent un bel hommage à la folie électrique du show. J’ai perdu le peu de voix qui me restait pour un Compleeeeeeex Salacioooooous Removaaaaaal qui n’aurait pas dépareillé dans un best-of des plus grands hymnes rock des années 2000. Je n’ai jamais vu les membres du groupe danser la java sur scène, ils sont plantés tout droit sans bouger autre chose que leurs mains, je ne suis donc pas surpris des réflexions glanées sur le net quant à leur peu de charisme physique. Mais la musqué parle pour eux et j’invite ceux qui ne les connaissent pas à écouter les chansons notées plus haut. J’ai bien vu que mes voisins de foule étaient surpris de mon enthousiasme exacerbé mais j’adore Interpol! C’est ma croix, je l’assume. Et puis la voix de Paul Banks…

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22h sonnait et mes petits camarades décidaient de ne pas jouer les prolongations. N’étant pas un fan inconditionnel du toxico Doherty et souhaitant surtout savoir à quoi ressemblait la musique des Libertines en live, je ne me suis pas fait beaucoup prier pour quitter les lieux, un peu trop tôt à mon gout. Les critiques lues depuis hier disent que Pete et Carl ont joué leurs chansons connues, dans un show décousu et approximatif, concluant qu’il fallait absolument l’avoir vu. Mouais, à cette lecture, j’étais presque content de ne pas être resté pour ce qui s’apparentait à une grosse arnaque. Bref.

Voilà, restent des photos et des vidéos, et surtout le sentiment d’avoir payé avec plaisir ma dîme à la déesse Rock’n’Roll. Avec le soleil au rendez-vous, Rock en Seine est un putain de festival Rock, pour tous les gouts et tous les âges. Certains ont adoré ce que j’ai détesté et inversement, c’est tout le principe d’un festival. Moi, j’ai pris mon pied et ma foi, je n’en attendais pas moins. Rendez-vous l’année prochaine pour d’autres concerts de folie et ce sentiment ineffable d’assouvir sa passion pour le Rock électrique.

 

Balthazar / Then What

 

Marina & The Diamonds / I’m not a robot

 

Etienne Daho / Week-end à Rome

 

Interpol / Narc

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