[Critique] Babylon : la première claque de 2023

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Dire que l’on attendait le nouveau film de Damien Chazelle (Whiplash, Lalaland, First Man) avec impatience relève de l’euphémisme. C’est donc pour ce début d’année que Babylon atterrit jusque dans nos salles. Le réalisateur américano-français est donc de retour de la manière la plus fracassante possible ! Voici notre critique de Babylon.

Babylon, la critique

Los Angeles des années 1920. Récit d’une ambition démesurée et d’excès les plus fous, BABYLON retrace l’ascension et la chute de différents personnages lors de la création d’Hollywood, une ère de décadence et de dépravation sans limites.

Babylon est un film réalisé par Damien Chazelle avec un casting cinq étoiles, Brad Pitt, Margot Robbie, Diego Calva, Tobey Maguire, Olivia Wilde et bien d’autres. Commençons donc par la performance XXL du trio d’acteurs Pitt, Robbie et Calva. Les trois talents crèvent l’écran et transperce le film de leur charisme naturel. Babylon est un film qui vous prend au tripes. C’est un grand huit à sensations dont ne vous descendez qu’après deux heures de films sur les trois. Dès les premières secondes du long métrage nous sommes plongés dans le chaos le plus total, Chazelle fait de nous les témoins de la folie hollywoodienne et du rêve américain dans toute sa splendeur. Les deux premières heures du film pourraient se résumer à une rencontre entre Le Loup de Wall Street et Whiplash sous cocaïne. Tout ce chaos est sublimé par la mise en scène du réalisateur oscarisé qui nous plonge en immersion totale avec les personnages. 

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Ce qui est intéressant, c’est que comme le faisait déjà Lalaland, Babylon propose une division du temps d’image en fonction de trois personnages clefs incarnés par Pitt, Robbie et Calva. On va donc suivre à l’image des segments entiers de vie des trois personnages et leurs destins croisés. L’ensemble du film est grandiloquent, tant dans la mise en scène que dans l’écriture. Le film dure donc un peu plus de trois heures et jamais un signe d’ennui pointe le bout de son nez. D’autant plus que le rythme du film est totalement effréné et ne redescend que lorsque le sujet du film devient un peu plus grave.

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Babylon n’est pas seulement un très bon film, il est aussi une superbe déclaration d’amour au cinema de la part de Damien Chazelle. Le long métrage est une lanterne magique de trois heures qui ne cesse de nous raconter une histoire aussi merveilleuse que tragique, aussi datée qu’actuelle. Ce qui force le respect, c’est qu’à travers sa mise en scène Chazelle ne s’intéresse pas seulement qu’au cinéma des années vingt. Il dépeint également une société d’élite, ainsi qu’un art devenu presque trop sophistiqué, trop dur à suivre, trop précis, ne laissant aucune chance à l’aléatoire et au chaos. C’est là tout le sujet du film, passer du chaos à l’ordre, du hasard au planifié, de la possibilité de démarrer d’un rien à un art renfermé sur soit même et accessible uniquement que par un petit comité.  

Lorsqu’il ne dépeint pas le nouvel élitisme du cinéma, le film met aussi en garde contre l’abandon de soit au profit du succès. À ce sujet le personnage de Pitt incarne bien la confrontation idéologique avec celui de Robbie et Calva. La bande son est d’ailleurs un élément à part entière dans le film, comme un quatrième personnage principal. Elle rythme le film sans interruption ou presque pendant plus de deux heures avant de s’assagir, comme le reste du casting et du scénario. Plus discrète à la fin du film, mais pas moins importante, rien n’ est laissé au hasard.

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Mon avis final

Babylon est à la fois doux-amer et complètement hypnotique. À la fois chaotique sans discours et complètement pensé et lourd de sens. On peut découvrir le film et n’y voir qu’un amusement de fête foraine de trois heures et dix minutes, comme on peut être plongé dedans et y voir un discours à la fois macabre et plein d’espoir sur l’art qu’est devenu le cinéma et ce qu’il lui reste à montrer. Babylon est le film de ce début d’année qu’il ne faut absolument pas louper en salle. On s’aventurerait presque à dire qu’il postule dores et déjà comme un des candidats pour le meilleur film de l’année.

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