Critique de Janis, gros coup de coeur!

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Janis est mon premier gros coup de coeur 2016. 2 heures consacrées à une des plus grandes chanteuses du XXe siècle, pour un méga fan comme moi, c’est un enchantement. Cependant, une question se pose: faut il être fan pour adorer le film? J’aurais du mal à répondre franchement, je vais tenter de vous donner envie de le voir, ce qui sera déjà très bien!

 

Une jeunesse malheureuse

Le jeunesse de la future chanteuse de blues se déroule en plein Texas profond, près des fans du KKK et autres conservateurs arriérés. Les interviews de la fratrie souligne l’impression vécue par la chanteuse de ne pas être à sa place. Ouverte d’esprit, libertaire, férue de droits civiques, Janis est en porte-à-faux avec ses semblables. Un ressentiment grandissant la catalogue très vite comme vilain petit canard jusqu’à la honte suprême. Elle est élue Homme le plus moche de la promotion à la fac… de quoi la plonger en plein désarroi. Mais c’est un mal pour un bien. Elle décide de quitter ce pays de rednecks consanguins pour rejoindre la Californie. Des images de la jeune Janis défilent, une fille ordinaire, ni belle ni disgracieuse, toujours souriante mais profondément malheureuse.

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Une révélation: la puissance de sa voix

Elle débarque pour un premier long séjour sous le soleil de la côte ouest. Tandis que les premiers émois de la période hippie se font sentir, elle découvre une faculté inespérée. Son appendice vocal dégage une puissance phénoménale. Tous ses amis sont estomaqués, elle décide donc de vivoter en se produisant dans des bars. Période ambivalente, elle creuse le sillon menant à son futur succès, mais elle tombe dans diverses addictions. Amaigrie, au fond du trou, ses amis lui payent le billet de retour pour revenir chez ses parents. Le temps de se guérir et elle repart à LA. Nous sommes en 1966, son destin va basculer. Elle rencontre les futurs membres du groupe Big Brother & The Holding Company, le groupe gagne en notoriété et on leur propose de se produire au festival de Monterey Pop.

 

Un tournant: le Monterey Pop Festival de 1967

Ce festival est une date charnière dans l’histoire du Rock. Premier raout d’envergure, l’évènement a rassemblé rien de moins qu’Otis Redding, The Who, Jimi Hendrix et Janis… c’est l’explosion. Tandis qu’un film mythique est en cours de tournage, le groupe refuse de se laisser filmer. Janis explose quand elle l’apprend. Une session de rattrapage permet à la postérité de contempler le moment où tout a basculé. Une jeune chanteuse se déchire littéralement sur scène, les festivaliers n’en reviennent pas. Suite à cela, l’audience du groupe deviendra nationale et le lourd fardeau de la célébrité tombera sur les épaules de la chanteuse de blues. Les images sont édifiantes, Janis ne donne pas tout ce qu’elle a, elle donne, comme elle le fera dans tous les concerts de sa trop courte existence. En transe, habitée, elle éructe, elle flamboye. Les interview sont catégoriques. La légende de Janis Joplin provient de cette totale sincérité, Janis est chez elle sur scène et l’évidence est renversante. Elle prend son pied devant le micro, s’offrant en quasi sacrifice à la multitude. Elle l’avouera elle-même, Otis Redding l’a grandement influencé dans sa danse vaudou. Des images du chanteur confirment l’évidence. Janis a pioché à la bonne source.

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Une trop courte carrière

A ce moment là, Janis ne sait pas qu’il lui reste 3 ans à vivre. Un premier album « Cheap Thrills » confirme la vague qui va submerger le monde entier. Piece of my Heart est le premier single, évident, puissant, insurpassable. Le film montre moult images de concert, avec toujours cette constance. La voix, l’investissement émotionnel, la gestuelle… qu’est ce que je donnerais pour pouvoir assister à un concert de Janis Joplin… Cerise sur le gateau, le film revient sur l’enregistrement d’un morceau mythique, ce Summertime éternel et inoubliable. Les premières tensions apparaissent dans le groupe, Janis devient trop visible pour ses collègues musiciens… La rupture est inéluctable, et avec elle la solitude et les turpitudes de la célébrité.

 

Une disparition imprévisible

Tous s’accordent à le dire. Janis avait mis la pédale douce sur les substances prohibées, elle avait trouvé un équilibre. Comment expliquer son décès un 4 octobre 1970 dans une chambre d’hôtel? La thèse la plus couramment communiquée tient à une rechute dans la poudre blanche… mais rien ne sera jamais véritablement prouvé. Elle finissait l’enregistrement de son album solo « Pearl », celui des classiques « Cry Baby » et « Me and Bobby McGee ». Que serait-elle devenue si la grande faucheuse ne l’avait pas emportée? Mystère, sa voix devenait moins hurlée, plus subtile, elle aurait diversifié son répertoire… Rentrée dans le club des 27 avec Jimi Hendrix, Jim Morrison et Brian Jones, elle n’aura pas eu le temps de livrer sa version de Jingle Bells ou de faire un duo avec Sinatra…

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Un documentaire flamboyant

Des images d’archives, l’enregistrement de Summertime, un fond sonore presqu’exclusivement maison, le film précise et documente tous les aspects de la vie de la chanteuse tourmentée. Documentaire complet, forcément partial et élogieux, il n’élude pourtant aucune zone d’ombre. Ses addictions, ses doutes, ses futilités, tous les aspects de sa personne sont évoqués. Avec toujours cette voix… Je recommande 100 fois Janis, une vraie Pearl!

La bande annonce :

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